Mon enfant est TDAH - L'avis d'expert

Publié le 20 avril 2025 à 02:49

Le TDAH définition / particularité :

 

Le trouble déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement qui peut être repéré vers 3-6 ans. Les principaux symptômes du TDAH (avec hyper-activité) incluent  - L’ Inattention : difficulté à se concentrer, à organiser des tâches, ou à suivre des instructions - L'Impulsivité : agir sans réfléchir, interrompre les autres  - L’Hyperactivité : agitation, incapacité à rester assis ou calme.

 

Ces symptômes sont généralement présents dès la petite enfance. Les critères diagnostiques officiels, exigent que certains symptômes du TDAH soient présents et bien établis avant l’âge de 12 ans pour poser un diagnostic. Cela reflète le fait que le TDAH est un trouble neurodéveloppemental qui commence tôt dans la vie. Ainsi, chez les jeunes enfants (3-6 ans), on peut observer des signes précoces, comme une hyperactivité marquée (courir partout sans arrêt, grimper partout), une impulsivité (difficulté à attendre son tour), ou des problèmes d’attention (ne pas écouter les consignes, vouloir passer très rapidement d’une activité à une autre).

 

Le TDAH sans hyperactivité, se difrencie du TSA, Trouble du Spectre Autistique qui est un autre trouble neuro-dévelopemental mais qui est plus centré sur des difficultés sociales, replis sur soi, rêveries excessives, ainsi que des comportements répétitifs et certaines particularités sensorielles, par ailleurs le TSA est plus généralement visible dès 1-3 ans .

Le TDAH avec ou sans hyperactivité est considéré comme un trouble en lien avec différents facteurs innés, impliquant différents dysfonctionnements neurobiologiques, biochimiques, et cognitifs tant structurels que fonctionnels et ne peut pas donc avoir comme cause unique, un temps d’exposition aux écrans trop longs, un défaut d’éducation de la part des parents ou une situation familiale perturbée.

Cela signifie que le TDAH a des racines profondes dans le développement du cerveau, souvent dès la petite enfance et qu’il se rapporte à différents facteurs génétiques et biologiques.

La visibilité des troubles, peut cependant varier selon l’âge, il existe ainsi la possibilité d’un TDAH tardif, après 12 ans et dans la pré-adolescence, avec l’apparition soudaine de symptômes sans signes antérieurs, dans ce cas, il est alors important de se demander si c’est vraiment un TDAH ou si d’autres causes sont en jeu. En effet, l’ensemble des signes présupposant la présence d’un TDAH, peuvent être difficile à repérer ou à différencier d’un comportement "normal" chez un jeune enfant, ou d’un pré-adolescent surtout si l’environnement de celui-ci est peu structuré ou si les exigences attentionnelles sont faibles.

 

Le TDAH des causes neurodéveloppementales multifactorielles

Le TDAH, en tant que trouble neurodéveloppemental, peut être causé par des déficits dans les fonctions cognitives, en lien avec des altérations dans les structures cérébrales fonctionnelles comme par exemple la réduction du volume cérébral global ou de régions clés comme le striatum, le cervelet et le cortex préfrontal, provoquant un certain nombre de dysfonctionnements dans les circuits fronto-striataux, et fonto-pariétaux notamment mobilisés dans l’attention et l’inhibition.

 

Le TDAH, en tant que trouble neurodéveloppemental, peut également être causé par un déficit des fonctions neurobiologiques générant des dysfonctionnements neurochimiques dans le métabolisme avec des dérèglements dans les circuits dopaminergiques mais pouvant également affecter la production de Noradrénaline, de Sérotonine, de Glutamate et d’autres neurotransmetteurs.

 

Le TDAH un diagnostic complexe

A ce jour, l’hétérogénéité du trouble ainsi que les trop grandes variations entre les individus atteints de TDAH, ne permettent pas de déterminer par l’une ou l’autre technique médicale, neuro-imagerie ou neurobiologie, un indicateur mesurable et prédictif du TDAH.

En l’état de la recherche, il n‘existe pas d’indicateur et/ou d’anomalie mesurable et repérable, de biotype ou de biomarqueurs, permettant de déterminer assurément la présence d’un TDAH.

Par ailleurs, à ce jour, et en l’état de la recherche actuelle dans le domaine de la cognition, aucune des évaluations psychologiques proposées, ne permettent d’établir directement un diagnostic du TDAH , par exemple par le passage d’un test.

En l’état de la recherche, il n’existe donc pas de profil psychométrique spécifique à ce trouble pouvant le déterminer assurément.

En conséquence le TDAH est un trouble neurodéveloppemental multifactoriel, nécessitant, une approche intégrative personnalisée combinant pour chaque cas, une approche génétique, psycho-cognitive et une analyse en neuro-imagerie.

 

Le TDAH , une approche clinique intégrative

Le diagnostic de TDAH nécessite un recueil et une analyse de données issues de diverses sources d’informations et de situations cliniques que le praticien aura à solliciter ou à mettre en œuvre, questionnaires auprès de l’enfant, des parents, présence d’antécédents, évaluation génétique, résultats de la neuro-imagerie, entretiens avec les éducateurs, professeurs, observations cliniques.

C’est en fonction de l’analyse de la distribution des scores à l’ensemble de ces résultats, tests et subtests que le praticien sera en mesure de mettre en évidence des troubles de l’attention, de type TDAH, tout en s’assurant qu’aucun autre troubles ne peut expliquer ces symptômes.

 

Conclusion 

 

Le TDAH est un trouble néurodeveloppemental multifactoriel, qui ne peut avoir pour cause unique des facteurs environnementaux, mais qui est le résultat d’interactions complexes entre différents facteurs génétiques induisant des déficits cognitifs et neurobiologiques qui entrent à leur tour en relation avec des situations environnementales données.

Dans la pratique et de façon générale, les causes génétiques et leurs déficits associés étant relativement difficiles à déterminer, le diagnostic de TDAH, en l’absence de toute autre analyse, repose généralement et exclusivement sur des critères comportementaux (inattention, hyperactivité, impulsivité), notamment déterminés par des tests et/ou des observations.

Cependant, comme nous l’avons précisé en l’absence de profil psychométrique spécifique au TDAH, les résultats des tests peuvent être largement influencés par les environnements. En conséquence, en utilisant seulement les tests ou questionnaires cliniques, il est très difficile de différencier la part des troubles qui relève de la génétique de celle qui dépend des environnements.

Ainsi, il est admis (Thapar et al., 2013) que différents facteurs comme le manque de sommeil, une exposition excessive aux écrans et un chaos familial peuvent imiter ou aggraver les symptômes de TDAH, rendant un diagnostic comportemental sans évaluation intégrative peu fiable.

En conséquence, le diagnostic de TDAH, tant dans la réponse aux tests que dans les observations comportementales peut être induit et grandement faussé par différents facteurs environnementaux défavorables qui peuvent ainsi produire des symptômes similaires au TDAH ou en aggraver les conséquences si les facteurs génétiques sont effectivement présents.